29 Décembre 2020
In memoriam
Professeur Yves THORET
Décédé le 17 décembre 2020
Neuropsychiatre
(thèse de médecine sous la direction de P. Pichot : Étude clinique du syndrome d’automatisme mental. 1968)
chef de service au CHS de Bécheville, Les Mureaux
Docteur d’État 1993
Enseignant de psychopathologie et directeur-adjoint du Centre de recherches et d'études freudiennes de l'Université de Paris X-Nanterre.
Rédacteur en chef de L’Évolution psychiatrique (1991-2003),
puis membre du comité de rédaction
Directeur scientifique de l’ Encyclopédie Médico-chirurgicale,
section « psychiatrie » (2003-2012).
Yves Thoret avait participé activement au colloque international « Théâtre et sciences de la vie » Paris 4-5-6 juin 1984, organisé par le Laboratoire de sociologie de la connaissance et de l’imaginaire de l’université Paris 7 et la Maison des Cultures du Monde. Sous le haut patronage de l’UNESCO, du Ministère de la Culture, de la Maison des Sciences de l’Homme. Avec la collaboration de l’Université de Mexico, l’Université de Giessen (R.F.A.), The McLuhan Program Culture and Technology, l’Odin Teatret, le Roy Hart Theatre, la Fondation du Japon.
Ce colloque fait partie de l’histoire de l’ethnoscénologie dont la fondation publique aura lieu à la Maison des Cultures du Monde, dix ans plus tard.
Thèse d’État : La théâtralité : sa place dans l'œuvre de Sigmund Freud, ses applications en psychanalyse ». Sous la dir. de Didier Anzieu. Université Paris 10 (1988).
Résumé : « La théâtralité, définie comme ce qui permet de transformer une représentation scénique en une œuvre théâtrale, associe la coprésence acteur-spectateur, la convention théâtrale et l'incarnation du personnage par l'acteur. L'ouvrage présente un recueil des références au théâtre dans l'œuvre de Sigmund Freud, sa correspondance et ses biographies. L'auteur utilise principalement les travaux de Didier Anzieu et André Green. Des concepts communs aux domaines du théâtre et de la psychanalyse sont étudies : scène, dramatisation, représentation, interprétation, jeu, plaisir de regarder et de se montrer. La place de ces concepts dans la théorie psychanalytique fait l'objet d'une étude approfondie : théorie de la séduction, scènes primitives, reconnaissance collective. L'auteur propose de décrire un second niveau du préconscient, l'avant-scène du conscient. Il estime que l'identification de Freud à Hamlet lui a permis de découvrir le sens du conflit œdipien. Enfin une confrontation avec des travaux de sémiotique permet de montrer comment la référence au théâtre peut éclairer certaines questions de psychopathologie. On peut ainsi distinguer trois niveaux de la catharsis (psychologique, esthétique et rhétorique), deux motions associées dans le mécanisme de l'illusion paradoxale (enchantement et Meta représentation critique) et deux formes principales du tragique (transgression et déchirement). L'auteur s'est inspiré du modèle de la fonction poétique de Roman Jakobson pour décrire une fonction spécifique au théâtre, la fonction scénique ; elle opère la projection du principe de contiguïté de l'axe syntagmatique sur l'axe paradigmatique du langage. Elle permet de transformer une séquence imposée en une situation de choix instantané ; le coup de théâtre représente une tentative de suspendre le déroulement linéaire du temps. Cette formule peut trouver une application dans certains moments décisifs d'une relation thérapeutique. »
Résumé en ligne : http://www.theses.fr/1988PA100125
Version éditoriale : La théâtralité. Étude freudienne. Paris : Dunod. 1993