Le Laboratoire sur les Vulnérabilités et l'Innovation dans le Sport (L·ViS, EA7428), en partenariat avec l’UFR-STAPS de l'université Claude Bernard Lyon 1, la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord (USR 3258), la Société francophone de philosophie du sport (SFPS) et la Société française d’ethnoscénologie (SOFETH), vous invite à la journée d’étude
Paradigmes des corps en mouvement
6 juin 2018 9h30 › 17h
dans l'amphithéâtre Pierre Arnaud - Université Claude Bernard Lyon 1
27-29 Boulevard du 11 novembre 1918 - Villeurbanne (69100)
PROGRAMME
09h-09h15 Accueil des participants et du public
9h30-12h ATELIER I : EXPÉRIENCE DU CORPS HANDI-ORDINAIRE. Modérateur Raphaël VERCHÈRE
Table ronde : 11h10-12h
13h-16h40 Atelier II : CORPS, SCÈNES ET TECHNIQUES NOMADES. Modérateur Pierre PHILIPPE-MEDEN
Table ronde : 15h10-16h
15h30-16h30 Atelier III : ÉPISTÉMOLOGIE DES CORPS TRANSGRESSIFS. Modérateur Philippe LIOTARD
Table ronde ◗ 17h10-18h
ARGUMENTAIRE
En prélude à la troisième Semaine Internationale du Corps (BodyWeek 3), les forces lyonnaises de la Société francophone de philosophie du sport (SFPS) proposent, en partenariat avec le Laboratoire sur les Vulnérabilités et l'Innovation dans le Sport (EA7428), une journée d’études à l’UFR-STAPS de l’Université Claude Bernard Lyon 1. L’objet de la journée questionne de manière critique l’épistémologie dominante du corps établie dans le champ des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS).
Le corps sportif est ici compris en tant que paradigme d’un corps« occidental », rationnel et fonctionnel ; c’est un corps qui marche, qui est efficace certes, mais qui se voit façonné par de l’imaginaire, des croyances savantes autant que des croyances naïves. L’approche critique de l’ethnocentrisme dans l’épistémologie du corps stapsien ne prétend pas proposer un nouveau modèle paradigmatique, mais davantage saisir la pluralité épistémologique autour du corps par le champ de la philosophie du sport : corps du normal, corps du social, corps du politique, etc. Cependant l’expression même « philosophie du sport » comme discipline de référence ne mériterait-elle pas également d’être mise en relief d’un point de vue anthropologique, dans le sens où nommer « philosophie du corps » ce que Daniel Dubuisson reconnaît comme « sagesses de l’homme » (Dubuisson, 2004) : yoga, bouddhisme, etc., reviendrait également à un ethnocentrisme nominal ? Existe-t-il des philosophies de l’ailleurs, non euro-américaines ? (Dalissier, Shin et Yasuhiko, 2004). La pratique des somaticien.ne.s sera sollicitée tout comme la pratique de celles et de ceux qui ont été capables de produire un savoir sur le corps sans pour autant mettre ce savoir en discours. Quels centrismes se constituent-ils en point d’achoppement : centrismes scientifiques, centrismes de mouvement physique,centrismes culturels, centrismes médiatiques, etc. ? Comment et/ou à partir de quelles autres références paradigmatiques se décentrer pour penser le corps en mouvement, son identité, son imaginaire, sa diversité ? Suivant Thomas Khun, le paradigme est l’impensé qui permet de mettre en norme le réel, une pluralité épistémique pour penser la réalité (Kuhn, 1962) : les différentes manières de percevoir le corps en mouvement sont ainsi souvent irréconciliables, ne retenant de la réalité décrite que les aspects saillants leur donnant sens, ne pouvant percevoir ce qui les réfute. Sans pour autant sombrer dans un relativisme conduisant à abandonner l’idée d’une « vérité » du corps en mouvement qui puisse être universelle, il s’agira de montrer la légitimité d’autres manières de le penser, de pratiquer, de sentir son corps. L’émersiologie et l’écologie corporelle (Andrieu, Sirost, 2014 ; Andrea, Sirost, 2017) prennent ici tout leur sens, en ce qu’elles permettent de penser autrement qu’au travers du paradigme de la performance et de la compétition les rapports du corps à son environnement. Le corps qui se transforme n’est pas seulement le corps qui court, mais le corps qui se transforme en lui-même par lui-même.
La journée s’articulera sous forme de communications ouvertes mettant en jeu différentes corporéités qui produisent des sensibilités « extra-quotidiennes » (Barba, Savarese, 2008) : corps luttés, corps dansés, corps extrêmes, corps capacitaires, corps transformés,corps handi-ordinaires, corps au-delà, en-deçà ou à côté des limites scientifiquement ad- mises, corps vécu, corps du chercheur lui-même, corps transformés, corps transgressifs,corps désirés, etc. N’est-ce pas à l’épistémologie contemporaine de réfléchir à la pluralitéde ces paradigmes du corps, de les solliciter, de les faire se rencontrer et dialoguer ? Les paradigmes des corps en mouvement se déploieront en trois thèmes : corps et techniques nomades, expériences du corps handi-ordinaire et corps transgressifs.
PISTES BIBLIOGRAPHIQUES
Comité d'organisation : Philippe Liotard (Lyon 1, L·ViS, SFPS, SOFETH), Pierre Philippe-Meden (Lyon 1, L·ViS, MSH Paris Nord, SOFETH, SFPS), Raphaël Verchère (Lyon 1, L·ViS, SFPS)
Comité scientifique : Petrucia DA NOBREGA (Univ. Fédéral de Rio Grande do Norte, Natal-Brésil, SFPS) ; Aurélie EPRON (Univ. Lyon 1) ; Jacques GLEYSE (Univ. Montpellier) ; Gilles LECOCQ (ILEPS, SFPS) ; Jean- Marie PRADIER (Univ. Paris 8, MSH Paris Nord, SOFETH) ; Patricia RIBAULT (Univ. Humboldt-Berlin) ; Olivier SIROST (Univ. Rouen CETAPS, SFPS) ; Yannick VANPOULLE (Univ. Lyon 1).
Journée d'étude : " Paradigmes des corps en mouvement " - L-VIS
06/06/2018 @ 9 h 00 - 18 h 00 - Argumentaire En prélude à la troisième Semaine Internationale du Corps (BodyWeek 3), les forces lyonnaises de la Société francophone de philosophie du sport (SF...
https://l-vis.univ-lyon1.fr/events/journee-detude-paradigmes-des-corps-en-mouvement/